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Le tourisme canadien à l’épreuve du Covid-19

Le tourisme canadien à l’heure du Covid-19

Les monuments et autres images de cartes postales qui attiraient quotidiennement des milliers d’aficionados des réseaux sociaux et les passionnés de photographie sont aujourd’hui complètement déserts. En Gaspésie, seul le soleil vient visiter le rocher Percé. Au lieu de préparer les croisières, les bateliers attendent désespérément des touristes qui ne viennent pas. Certains professionnels du tourisme ont baissé les bras et réfléchissent déjà au tourisme hivernal, évoquant une saison estivale « à oublier ».

Une baisse de près de 2 points du PIB

Le constat est le même pour les restaurateurs. Au Canada, les mois de juin, juillet, août et septembre représentent la moitié du chiffre d’affaires annuel. Si l’espoir est toujours permis, les restaurateurs canadiens butent sur une problématique qui menace leur rentabilité : ouvrir avec une capacité d’à peine 50 %, comme le préconise le gouvernement, reviendrait pour beaucoup à vendre à perte. « Destination Canada », qui fournit des renseignements, des outils et des ressources pour l’industrie canadienne, estime que le tourisme canadien devrait perdre autour de 27 milliards de dollars canadiens (environ 17,7 milliards d’euros) et quelque 194 000 emplois, dans le meilleur des cas.

Dans le pire scénario, l’industrie du tourisme devrait perdre 48 milliards de dollars canadiens (environ 31,5 milliards d’euros), soit près de deux points de PIB, et pas moins de 337 000 emplois. Environ un quart du chiffre d’affaires généré annuellement par le tourisme se produit au cours du deuxième trimestre, et « la quasi-totalité » de ces recettes est aujourd’hui perdue. Un manque à gagner qui risque de peser sur la balance pour les 5 prochaines années, car les professionnels devraient recourir massivement à l’endettement.

Pour aider les professionnels en ces temps de crise, Ottawa a ouvert une petite porte. « Nous allons prolonger la subvention salariale d’urgence après le mois de juin », a notamment annoncé le premier ministre Justin Trudeau. Mais selon les informations de Radio Canada, cette dernière devrait se prolonger jusqu’en septembre. Si l’aide est la bienvenue, elle reste insuffisante selon de nombreux professionnels de l’industrie touristique canadienne. « Dans les 12 prochains mois seront une période cruciale pour notre industrie. Il faut que l’on soit capable d’inclure les employés saisonniers dans la subvention d’urgence », explique Martin Soucy, PDG de l’entreprise Alliance de l’Industrie Touristique du Québec.

« Il n’y aura pas de miracle pour le tourisme canadien »

Les entrepreneurs soulignent que la subvention salariale ne fera pas voyager les touristes et appellent plutôt à une politique de dépistage et de quarantaine pour ouvrir les vannes du tourisme sans compromettre la santé des citoyens et des étrangers.Destination Canada estime que l’industrie touristique aurait besoin d’au moins 15 milliards de dollars canadiens (près de 10 milliards d’euros) pour rester sous perfusion. Les professionnels et les régions touristiques espèrent une aide ciblée du gouvernement… une aide qui, comme les touristes, se fait toujours attendre.

L’annulation de conférences et de conventions d’affaires dans tout le pays coûte aux villes des centaines de millions d’euros en pertes de revenus. Selon Tourism Toronto, la ville connaîtra une baisse de 120 000 visiteurs professionnels d’avril à juin, car des événements majeurs tels que la conférence technologique Collision sont annulés ou reportés, privant la métropole de recettes estimées à 220 millions d’euros. « Actuellement, nous avons des hôtels dont le taux d’occupation est à un chiffre, les frontières sont fermées et les monuments sont interdits d’accès… et il n’y a pas de miracle », a déclaré Andrew Weir, vice-président du développement des destinations de l’Association des Hôtels du Canada.

En mai, à peine 5 000 passagers sont arrivés dans les aéroports canadiens en provenance des États-Unis, soit une baisse de 99 % par rapport à l’année précédente, selon l’Agence des services frontaliers du Canada. De nombreux événements ont été reportés à 2023 ou 2024, comme la Convention internationale pour la transplantation cardiaque et pulmonaire (10 000 personnes), initialement prévue en avril. D’autres, comme la conférence du Forum économique international des Amériques à Montréal, initialement prévue en juin, sont désormais programmés en décembre, au plus tôt.

Mais le Canada a les moyens de rebondir. Il s’agit du deuxième plus vaste pays de la planète, avec une biodiversité époustouflante qui devrait attirer les baroudeurs, une cible qui a sans doute accusé le coup du confinement plus que les autres. De plus, le Canada est une destination hivernale par excellence, et il est fort probable que les touristes plébiscitent le pays du Caribou pour rattraper l’été. Intéressé par le sujet ? Vous trouverez une mine d’informations sur le Canada sur canadatrip.fr

Romain:
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