Crash Rio-Paris : l’explication

Une bonne pièce de théâtre se joue toujours en plusieurs actes. Et d’aucuns de contredire ce concept qui se transpose bien malgré lui à la réalité d’une drôle d’affaire, irrésolue depuis bientôt deux ans. Le 1er juin 2009, le désormais tristement célèbre Airbus A330 du vol AF447, censé relier Rio à Paris, s’écrasait quelques heures après son décollage du territoire brésilien. Restée en suspens jusqu’au lancement de nouvelles phases de recherches, l’issue semble chaque jour plus proche, alors que le drame refait surface en même temps que ses seuls témoins : les boîtes noires.

l'une des boîtes noires de ce vol

Sur un air de Madonna

A la barre, la petite starlette des salles de concert américaines n’aurait que ses yeux pour pleurer. Elle qui, en compagnie de Justin Timberlake et Timbaland, chantait « 4 Minutes to save the world » (en français dans le texte, « 4 minutes pour sauver le monde« ), avait inopinément prédit le destin des 228 personnes qui perdirent la vie après un décrochage subit, au-dessus de l’Atlantique.

La Madonne l'avait-elle prédit ?

Plus exactement, l’appareil a touché la surface de l’océan quelques 3 minutes et demie après avoir amorcé sa descente fatale. Ce sont les conclusions tirées par le Bureau d’Enquêtes et Analyses (BEA) après examen du contenu restitué par les boîtes noires.

Panique dans l’oreillette

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Ils étaient trois dans le cockpit et se sont pourtant sentis bien seuls, comme livrés à eux-mêmes, dès lors qu’ils sont entrés dans une zone de turbulences. Les sondes censées délivrer les informations de base nécessaires au pilotage n’ont semble-t-il pas résisté au brutal changement de température auquel l’appareil a été soumis.

un morceau de l'épave

Endommagées, elles auraient délivré des informations erronées ou tout du moins contradictoires, ce pendant près d’une minute. Suffisamment pour anticiper « une chute brutale » de la vitesse de croisière, selon le BEA. Dès lors, les dernières minutes furent ponctuées de déclarations équivoques : « on n’a aucune indication qui soit valable », lâchaient tour à tour les deux copilotes restés dans le cockpit, tandis que le commandant de bord avait pris quelques minutes de pause.

« Ça devrait bouger un peu plus »

En l’occurrence, toujours selon les boîtes noires, cette déduction fut l’œuvre de l’un des deux copilotes. Celui-ci s’est empressé d’avertir le reste de l’équipage, qui n’a pas semblé broncher. Idem pour le commandant de bord, qui n’a rejoint le poste de pilotage qu’au bout de plusieurs minutes. Il n’aurait pas eu le temps de reprendre les commandes, laissées pour l’occasion à ses subordonnés.

On a repêché beaucoup de pièces

Du côté d’Air France, on poursuit la politique du dos rond. Cette nouvelle manière d’appréhender les faits va d’ailleurs à l’encontre des versions émises depuis maintenant deux ans. La compagnie estime en effet que « l’équipage a suivi l’évolution météorologique et a effectué un écart de route« , pénétrant alors dans une zone de turbulences. Les sondes de vitesses seraient à l’origine d’un dysfonctionnement général : tour à tour, le pilote automatique, les sécurités et les autres aides au pilotage se sont désactivés. Assez pour que l’avion pique soudainement du nez. 3 minutes 30 en enfer, un court métrage inédit qui ne sera jamais diffusé. Au grand regret des familles des victimes, toujours à la recherche d’une vérité, serait-ce substantielle.

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