Visiter Ueno à Tokyo

Découvrez Ueno

Certains quartiers font le bonheur des acheteurs fous et des fêtards, d'autres refont l'Histoire à travers musées et monuments séculaires. En japonais, "Ueno" signifie "plaine en hauteur". Cette appellation est due à la légère surélévation du quartier par rapport au reste de la ville. Une telle situation a longtemps permis aux armées de guetter l'arrivée de troupes ennemies depuis la plaine septentrionale.

De nos jours, les combats armés à dos de cheval ont laissé place à des envahisseurs d'un style plus moderne et équipés d'une monture remise au goût du jour : les travailleurs, qui affluent sans discontinuer depuis la proche banlieue, au volant de leurs automobiles. Les autoroutes que ceux-ci empruntent au quotidien ont quelque peu éclipsé de la mémoire collective les magnifiques temples qui se dressaient, il y a 150 ans, sur leur tracé actuel.

Si le patrimoine architectural de la ville a failli à s'imposer comme éternel, la nature est parvenue à garder tous ses droits. Dans le grand public d'Ueno, ses célèbres cerisiers se parent chaque année de milliers de fleurs, bientôt imités par des milliers de plantes qui s'épanouissent à l'unisson. En bonne position, les nénuphars du grand lac vous apportent bien plus que la sérénité d'une journée entre le parc d'Higashi et les musées de Kitanomaru : ils vous invitent à partager un moment de complicité avec un quartier dont les rues authentiques reconstituent un passé marqué par le culte d'illustres ancêtres. Les corps de ces derniers reposent désormais dans des temples érigés en plein cœur de la ville.

A Tokyo plus particulièrement, la seconde guerre mondiale a connu cette fin tragique, reconstituée dans un musée dédié, pour ne pas oublier le lourd poids de l'Histoire, mais aussi pour promouvoir la culture sous toutes ses formes. Aussi, pour les avides de peinture, de sculpture ou encore d'architecture, le musée d'Art de Tokyo fait la paire avec le musée d'art occidental (pour ceux qui ont le mal du pays). Les sciences ne sont pas plus en reste et disposent même de leur propre établissement, faisant face à un centre religieux nommé Kan Ei Ji. La science et la religion, ennemis héréditaires, s'offrent une trêve dans leurs chamailleries, avec comme arbitre un aquarium dont les centaines de poissons exotiques n'en ont que faire, ni de la démonstration, ni du dogme.